1 000 kilomètres sans ravitailler, c’est la promesse que tiennent encore certains modèles diesel, alors que les stations urbaines troquent discrètement leurs pompes pour des bornes électriques. Le contraste saute aux yeux : dans des coins reculés, le diesel règne en maître, tandis qu’à quelques encablures, la vignette Crit’Air ferme la porte des grands axes aux moteurs jugés indésirables.
Dans cette ambiance de transition incertaine, entre fiscalité qui change de cap et législation mouvante, le choix du moteur devient un casse-tête. Les valeurs de revente jouent aux montagnes russes, prêtes à basculer d’une saison à l’autre. Pourtant, loin des projecteurs, certains acteurs du transport continuent de miser sur le diesel comme sur un atout discret.
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Plan de l'article
Où en est le diesel en 2025 ? État du marché et évolution de la réglementation
Depuis deux ans, la part des voitures diesel neuves ne cesse de reculer. En France, on approche à peine des 8 % de parts de marché, un chiffre qui fait pâle figure face à l’époque où la moitié des immatriculations se faisaient au gasoil. L’Europe suit le mouvement, même si des bastions subsistent, notamment en Allemagne ou en Italie. Les généralistes,Renault, Peugeot, Volkswagen,resserrent leur offre : le diesel se retrouve cantonné aux utilitaires, aux grands SUV et aux routières. Les citadines, elles, changent de camp, adoptant l’essence, l’hybride ou l’électrique pur.
Les règles du jeu changent sans répit. Les zones à faibles émissions (ZFE) gagnent du terrain autour des métropoles. Désormais, la vignette Crit’Air fait office de passeport. Les diesels Euro 4 ou antérieurs sont écartés de la plupart des ZFE ; seuls les Euro 6, plus récents, passent encore entre les mailles du filet,mais la question demeure : pour combien de temps ? La législation prévoit une disparition progressive des moteurs thermiques à l’horizon 2035, même si le calendrier reste à la merci des débats politiques.
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Pendant ce temps, le marché de l’occasion ne désemplit pas. Les diesels récents,BMW, Audi, Toyota,trouvent encore preneur chez les gros rouleurs, professionnels ou frontaliers. Les prix à l’achat baissent, la décote s’accélère, surtout pour les modèles âgés ou incompatibles avec les normes urbaines. L’électrification avance à grands pas, mais les campagnes, les habitués des longs trajets et les transporteurs restent attachés au diesel, attirés par la faible consommation et l’autonomie record.
Avantages et limites d’un achat diesel aujourd’hui : ce qu’il faut vraiment savoir
Le diesel a une spécialité : avaler les kilomètres. Sur autoroute, la consommation de carburant reste imbattable. Les moteurs modernes descendent souvent sous les 5 l/100 km, même pour les véhicules imposants. L’autonomie dépasse fréquemment les 1 000 km sur un seul plein. Sur ce terrain, il n’a pas vraiment de rival. Ajoutez à cela un couple généreux disponible dès les bas régimes : les amateurs de conduite souple, les pros du transport et les familles qui tractent y trouvent encore leur compte.
Côté budget, il y a des opportunités. Sur le marché de l’occasion, break et SUV diesel affichent des prix attractifs. La décote rapide, observée ces derniers mois, bénéficie à l’acheteur qui sait ce qu’il cherche. En neuf, la différence avec l’essence s’est réduite, mais pour qui roule beaucoup, le diesel conserve un avantage financier.
Mais il y a un revers. En ville, l’entretien se complique : filtre à particules et AdBlue exigent une attention rigoureuse. Les trajets courts deviennent le cauchemar du diesel, favorisant l’encrassement et les pannes. Un moteur diesel n’aime ni les petits parcours ni les démarrages à répétition. Sur certains modèles puissants, le malus écologique fait grimper la note, malgré les progrès de la norme Euro 6. L’assurance auto ne flambe pas, mais dès qu’une pièce antipollution flanche, la facture grimpe.
Voici les points à avoir en tête avant de faire pencher la balance :
- Avantages : sobriété sur longues distances, très grande autonomie, couple moteur robuste.
- Limites : restrictions en centre-ville, entretien exigeant, revente incertaine dans les zones à faibles émissions.
Le choix reste avant tout une question d’usage. Pour qui enchaîne les autoroutes et les longs parcours, le diesel garde des arguments, à condition de privilégier un modèle récent et bien suivi, conforme aux normes en vigueur.
Faut-il craindre une perte de valeur ou des restrictions de circulation ?
Le diesel garde des adeptes, mais la question de la valeur de revente ne peut plus être éludée. Sur le marché de l’occasion, la décote s’accélère pour les véhicules dotés d’une ancienne vignette Crit’Air. Ceux classés Euro 6, avec une Crit’Air 2, restent recherchés hors des grandes villes. Pour les Crit’Air 3, 4 ou 5, la chute est sévère : l’offre explose, la demande se tarit, surtout à l’approche de nouvelles restrictions.
Partout où les ZFE s’installent, la donne change. Paris, Lyon, Grenoble, Marseille ont déjà banni les vieux diesels. D’ici 2025, la liste des villes concernées s’allongera, la pression montera d’un cran. Rouler en diesel Euro 4 ou 5 dans ces agglomérations relève déjà de l’exploit. En périphérie ou à la campagne, la marge de manœuvre subsiste, mais la revente devient plus compliquée dès que la réglementation évolue.
Techniquement, la norme Euro 6 offre un sursis. Mais les constructeurs,Renault, Peugeot, Volkswagen, BMW,réorientent leur stratégie vers l’hybride et l’électrique. La transition électrique s’accélère, portée par l’annonce de la fin du thermique. Acheter un diesel en 2025, c’est donc aussi anticiper la valeur de revente, notamment pour ceux qui prévoient une revente dans quelques années.
Trois précautions à prendre si vous envisagez un diesel d’occasion :
- Vérifiez la catégorie Crit’Air du véhicule avant tout achat.
- Évaluez l’effet des restrictions ZFE sur vos habitudes de conduite.
- Tenez compte de la politique de votre agglomération : chaque ville avance à son rythme.
Quelles alternatives au diesel pour les conducteurs en 2025 ?
Le diesel recule, mais la question du remplaçant reste entière. L’essence a repris du terrain : la gamme s’est élargie, du petit moteur turbo jusqu’à la grande familiale. Chez Peugeot (PureTech) ou Renault (TCe), les blocs essence couvrent désormais la plupart des usages urbains et périurbains. Sur autoroute, la consommation augmente, mais l’entretien reste simple et le coût d’utilisation stable.
L’autre dynamique, c’est l’hybride. Toyota n’est plus seul sur ce terrain : Ford, Kia, Honda, Volvo, Mercedes multiplient les modèles. L’hybride simple est idéal en ville, allégeant la note à la pompe. L’hybride rechargeable combine le meilleur des deux mondes : électrique pour le quotidien, thermique pour les longues distances. Les bonus et aides publiques rendent ces modèles plus accessibles qu’il y a quelques années.
L’essor du véhicule électrique ne peut plus être ignoré. Renault ZOE, Peugeot e-208, Citroën ë-C4, Opel Corsa-e… L’offre s’étoffe, l’autonomie progresse peu à peu. Certes, le prix d’achat reste élevé, mais les coûts d’utilisation fondent, et l’accès libre aux ZFE devient un argument de poids. Les entreprises basculent aussi leur flotte vers l’électrique.
Pour faciliter la comparaison, voici un aperçu des alternatives et de leurs caractéristiques :
Type | Consommation | Accès ZFE | Aides |
---|---|---|---|
Essence | Modérée | Oui | Faibles |
Hybride | Faible | Oui | Moyennes |
Électrique | Nulle | Oui | Fortes |
Les constructeurs adaptent leur catalogue : de la Clio essence à la Ford Tourneo Connect hybride, chaque profil trouve chaussure à son pied. Pour choisir, il faut examiner ses trajets types, comparer les autonomies réelles, vérifier la présence de bornes proches et intégrer la fiscalité locale dans l’équation. Plus que jamais, l’achat se pense sur mesure.
Au bout du compte, le diesel en 2025 ressemble à un vestige robuste, résistant dans certains territoires mais pressé de toutes parts. La page n’est pas tout à fait tournée, mais chaque kilomètre parcouru aujourd’hui prépare déjà le virage de demain.